La Vigne de Saint-Prest
La vigne pédagogique de Saint-Prest, étude et valorisation de la vigne et de l'élevage du vin
La Vigne de Saint-Prest
Histoire de la vigne à Saint-Prest

LA VIGNE À SAINT-PREST : Historique

 

Dès l’an 1088, des vignes sont attestées tout autour de Chartres, en particulier à Champhol. Elles s’étendent considérablement dans la seconde moitié du XIIème siècle.

Sur notre commune, vers 1740, la surface en vigne est de 138 hectares ; vers 1812, elle est de 169 ha.

En 1823, elle est de 223 ha, avec une récolte par hectare de 27 hectolitres et une récolte totale de 6072 hectolitres. On recense 2698 parcelles d'une surface moyenne de 826 m2.

Le nombre de parcelles est de 2698 au début du XIXème siècle. Beaucoup ne comptent que quelques ares.

Les plus grandes propriétés atteignent 1 ha 25. Les propriétaires de Chartres possèdent à eux seuls 51 hectares.

En 1836, le nombre de vignerons est de 179 sur la commune de Saint-Prest.

En 1841, il est de 163, dont 89 dans le bourg, 22 à la Villette, 16 au Gorget, 11 à la Forte Maison et aux Moulins Neufs, 7 à Bellanger, 3 à la Roche.

Dans les années 1820, 12 pressoirs se trouvaient sur la commune.

 

Les principaux terroirs ou « champtiers » plantés en vigne étaient à Saint-Prest : Les Moulins-neufs, Le Grand-Vau, Les Coispeaux, Les Breteaux, Les Falaises, Le Gaillon, La Barrière, La Roche, Les Hardouins, Les Larris. Ces noms figurent toujours sur le cadastre.

Il existait également des vignes à Jouy, à Champhol, à la Mihoue, Sèche-Côte, Ouarville, Seresville et sur les communes de Lèves et de Mainvilliers ... , ainsi que dans les faubourgs de Chartres aux abords des anciennes fortifications. Le faubourg la Grappe portait bien son nom.

 

                                                    

                                                                                                Vendanges à Saint-Prest autour de 1900

 

 

Le cépage adopté dans la région était un petit raisin noir à grain serré, fruité et peu coloré. Il donnait un vin léger d'environ 8°. On le nommait le « petit meunier ».

Le vin était destiné à être vendu aux paysans de la Beauce, qui l'appréciaient car il était meilleur que leur boisson ordinaire assez fade, faite de pommes.

 

An 1740 1812 1823 1853 1854 1855 1857 1859 1879 1892 1901 1908 1914
Ha 138 169 223 100 95 90 85 45 40 20 13 6 3

 

 

En 1859, il ne restait plus que 45 hectares plantés en vigne dans notre commune. La vigne mourait malgré les soins dont elle était l'objet.

 On évoque souvent le phylloxéra pour expliquer la disparition des vignes.

Cela est complètement faux, puisque les premiers phylloxéras ne sont apparus dans la région chartraine qu’en 1899, alors que 91% des vignobles de Saint-Prest avaient déjà disparu.

 

Il y a en fait deux raisons à cette disparition de la vigne dans notre région :

 

- D’abord la révolution agricole : les vignerons, qui cultivaient généralement, en plus de leurs vignes, quelques champs pour leur subsistance, se sont mis petit à petit à partir de 1820 à remplacer la jachère par des prairies artificielles : ayant constaté les avantages de ce nouveau mode de culture, ils ont entrepris alors d’arracher leurs vignes, pour les remplacer par des cultures plus rémunératrices.

Ce qui fait que 55% des vignes avaient déjà disparu en 1853 à St-Prest.

 

- Ensuite l’arrivée en gare de Chartres, à compter de 1854, de vins de 12° en provenance du sud de la France, produits de bonne conservation et d’un prix équivalent à celui des vins locaux.

 

Finalement, les maladies (Oïdium et phylloxera) ont eu raison des dernières vignes, malgré les fameux plants américains installés en 1904 pour relancer la production.

Et puis les pommiers s’installent à la place des vignobles mais seuls quelques irréductibles comme M. Boulay conservent l’esprit vigneron.

 

Les dernières déclarations de récolte vues à la mairie de Saint-Prest datent de 1912.

Il y a eu alors 17 déclarants qui avaient récolté 87 hectolitres de vin seulement.

 

 

Extrait  de : « La mémoire de Saint-Prest » par Y. Biget-Ternon et J.L. Verspieren – Ella Editions